Un été dans l'ombre

Depuis que les trois fillettes ont l'âge de fréquenter les salles obscures, nous ne nous privons pas de ces sorties au cinéma. J'y savoure toujours leur plaisir et leurs émotions. Cet été, les grosses chaleurs ou bien les risques d'averses les ont hissées sur les fauteuils rouges plus d'une fois.

Je les avais appâtées pour le film documentaire "Bébés" avec des extraits sur le net. Ces bambins de différents continents étaient diablement attendrissants, ce fut comme un grand coup de balayette pour terminer l'année scolaire et en finir avec le risque de l'ethnocentrisme que j'encours parfois à l'école. Rire de bon coeur au ridicule de certaines pratiques occidentales, et m'ébaudir devant la liberté de mouvement et de découverte offerte à d'autres... Mes petites bien couvées et aseptisées à la française ont grandement apprécié, et nous en avons profité pour parler de leurs propres et pas si datées histoires de bébés.

En 3D, nous avons volé avec les sorcières de Shrek 4 et hué le vilain nain, encore une fois d'ailleurs le méchant de Shrek se trouve-t-il être un petit être vicieux, hasard ou coïncidence, je ne dirai ce que j'en pense. Voulant faire ma prof ou bien ma maligne, j'ai expliqué aux filles : "Dans Tracassin, on entend tracas, ça veut dire ennui, souci, alors le nain Tracassin, c'est celui qui cause des ennuis." "Oui Maman, mais on entend aussi "sein" dans Tracassin, alors ça veut dire que peut-être il aurait voulu être une fille." m'a aussitôt répondu Pitoue. Certes, ma fillette, et vlan pour mon délire d'étymologie.
Cela dit, je n'ai pas détesté observer la crise de la quarantaine de Shrek, ou le blues de l'ogre vert aux trois enfants. J'ai aimé également la métamorphose de Fiona la gaie ménagère en guerrière aigrie, quoiqu'elle conserve un fond lénifiant assez agaçant. Comme si moi aussi, je ne donnerais pas parfois beaucoup pour une journée...